La Transatlantique

Une traversée de l’océan qu’est-ce que c’est :

Les mots ne suffisent pas pour décrire une transatlantique.

Du point de vue du capitaine Les choses commencent avec un navire à déplacer, amener en Martinique, en Europe ou n’importe où dans le monde.
Pour certains c’est un rêve de bateau, un rêve d’aventure.
Une fois cette mission acceptée le travail qui découle n’est pas connu des néophytes.


Commence alors la préparation du navire, vérifier son état, s’assurer que tous les éléments fonctionnent et s’agencent correctement, du moteur en passant par le mat, les voiles, les bouts, on examine la moindre petite goupille du navire, plus il est grand plus ça prend du temps. Rien n’est laissé au hasard. Après on calcule son autonomie en eau, électricité, en gaz, en gasoil en fonction de la distance que l’on va faire, l’autonomie max, l’autonomie moyenne.
On fait des tests de charge et de décharge des batteries, on se doit de savoir combien de jour on peut « tenir ». Cette première phase est très importante elle va déclencher l’amour que l’on va porter au navire. L’osmose entre le navire et le capitaine commence. Sans amour, pas de confiance, sans confiance je n’ose imaginer une traversés sans confiance dans le navire, car on va lui confier sa vie, celle de ses équipiers.

Arrive alors logiquement la seconde étape : qu’est ce qui va casser ?
Qu’est ce qui va faire défaut et ce qui pourrait nous mettre dans l’ennui ?
Donc on prévoit, on se met à imaginer le navire et son équipage dans les pires situations. On échafaude les pires scénarios et on s’y prépare.
On prévoit la trousse à pharmacie s’imaginant devoir recoudre en mer, prévenir les différents types de maladies possibles, apprenant les médicaments et leurs différentes utilisations on révise ses classiques.
Après on fait les mêmes choses pour le navire, on prévoit la trousse à outils, les éléments de rechange qu’il nous faudra pour ce navire, de la goupille à la courroie, en passant par les réparations de voile, rien n’est laissé au hasard là non plus. Puis ensuite on va veiller à s’assurer de recevoir la météo en mer, trouver le bon iridium, qui correspond à ton utilisation et au capacité du navire, ou le copain qui pourra te faire le routage.
Une fois qu’on a fait tout ça, que ça nous a pris la tête (dans le bon sens), on va constituer son équipage, avec qui on souhaite partir, quels échanges sociaux souhaite-t-on ? Et là ce n’est pas gagné il y a pléthores de personnes qui souhaitent traverser un océan, qui souhaitent vivre le « grand frisson », qui voient cela comme une aventure. Tu peux trouver tout ce que tu veux en équipiers, certains vont te pourrir la vie, d’autre te la faciliter. C’est à toi de savoir jauger les gens, tu as 5 min, une soirée, le temps d’un instant pour te dire oui ou non. Là il ne faut pas d’état d’âme, faut trancher et sincèrement faut pas hésiter.
Un équipier qui ne tiendra pas peut te faire vivre la pire traversée de toute ta vie. Les comportements humains en mer sont très volatiles car la fatigue la faim, le froid et l’isolement  viennent souvent troubler nos personnalités et peuvent surprendre l’individu lui-même. C’est un pari que tu prends et que tu espères profondément gagner.
Une fois que tu as accompli tout ça, tu penses aux tiens, tu leur dis au revoir, pensant mais ne le disant pas que c’est peut être bien la dernière fois que tu les vois. Aucun marin ne joue avec la mer, on la sait trop cruelle pour la provoquer. On profite simplement d’eux. Ils savent ce risque car c’est une famille de marin.

Une fois qu’on est parti on est parti et c’est là enfin que le bonheur commence.
Le bonheur d’en chier te diraient certains. Pour ma part c’est le bonheur de ne penser plus qu’à l’unité.
L’unité : le navire, l’unité des uns avec les autres, des pensées qui ne peuvent s’affairer à vouloir faire d’autre chose car mon champ d’action est restreint par les bordées du navire. Je suis donc bloqué à ne penser qu’a ce qui est présent et cela me fait du bien. En prenant la responsabilité d’une traversée je fuis mes responsabilités de ma vie quotidienne et m’octroie un instant de paix ou ne comptera que mon navire et mes équipiers.
Après, ce qui se passe en mer reste en mer et pour comprendre cette sensation de l’immensité de l’océan je vous invite à nous rejoindre pour une traversée 🙂 .

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